Aujourd'hui, et pour répondre aux besoins que je ne soupçonnais pas en me lancant dans une activité purement passionnelle, je porte la nouvelle casquette de directrice de la société " Trafalgar, vous tire le portrait " ! On pourrait croire que c'est un peu schizophrénique de changer de perruque aussi souvent, mais... avec de l'audace et de l'organisation, ça se soigne !
Raconte nous ta journée-type ?
Si vous ne me trouvez pas en réunion de rédaction ou en train de plancher sur nos offres et la stratégie d'entreprise, c'est que je suis en plein marathon - interview / rendez-vous clients ou bien au fin fond de mon canapé à pousser sur mes petits doigts pour rédiger, rédiger et rédiger...
Quelle est ton histoire d'amour avec le papier, l'écriture, les carnets?
Une histoire passionnelle et de longue date, comme on en rencontre peu ! J'écris depuis l'âge de 12 ans - bon, des poèmes que je déclamais devant ma famille - puis à 17 ans, j'ai été repérée par une maison d'édition parisienne. Grâce à cela, j'ai eu l'opportunité d'être publiée à plusieurs reprises. Au-delà de ça, j'ai une collection de près de 600 livres dans ma bibliothèque, puis j'ai toujours griffonné, écrit, tracé, réécrit. Le papier je crois que je l'ai poli comme un artisan pourrait façonner son meuble jour et nuit. Après un parcours de littéraire entêté - bac L, prépa Hypokhâgne, licence et master de recherches en littérature, pour soigner ma phobie des livres numériques, j'ai tenté un concours pour devenir éditrice mais je me suis rendue compte que plutôt que de me cacher à publier ceux qui écrivent, j'étais prête à me battre pour gagner ma vie grâce à l'écriture.
Si Trafalgar Magazine a été lancé sur le net pour des raisons économiques, le projet a dès le début été pensé comme un ouvrage et dans notre équipe, personne ne perd l'envie de faire naître une version papier. D'ailleurs, mes premières ébauches de portraits sont toujours faites sur un carnet.
Concernant mon histoire d'amour avec le carnet, on pourrait facilement me traiter de boulimique. Je ne peux m'empêcher d'en acheter - même quand je n'ai pas encore terminé celui sur lequel j'écris - j'ai toujours peur de manquer d'espace, de page pour apposer mes longues to do list... Le carnet noir pour mes pensées en vrac, le rose pour les idées validées et le grand cahier gris dans lequel je note toutes les phrases percutantes que j'ai pu lire dans ma vie - je suis une grande surligneuse aussi, qui ne se cache pas d'aimer tâcher le papier... ! À côté des 3, il y'en a 4 autres vides, petit, grand, fin, épais.. c'est une vraie manie du carnet ! Mais depuis que je connais Le Papier, j'avoue, je commence les infidélités aux autres marques.
Quel est ton dernier acte de Résistance contre le tout-digital?
Il y en a tellement, de quoi donner de la matière aux moqueries de mon entourage ! Ce qui est paradoxal c'est que je suis passée par un magazine numérique pour vivre ma passion des belles lettres, de l'écriture et du papier, mais que je fais indéniablement partie de ces résistants qui préfèrent se ruiner à la librairie d'à côté plutôt qu'à la Fnac et de ceux qui n'ont pas honte d'avoir un immense agenda papier ou un mur tapissé de post-it !