Chaque mois, l’équipe du Papier part à la recherche de personnes luttant au quotidien contre l’invasion du digital et prônant leur amour pour Le Papier. Ce mois-ci, c’est Marie Brun, fondatrice de l’Agence Mute, qui nous parle de son histoire d’amour avec les carnets et l’écriture...
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots : qui êtes-vous, que faites-vous, quel est votre dernier projet en cours ?
Je m’appelle Marie et j’ai 32 ans. J’ai fait des études de lettres modernes puis de graphisme et webdesign. Comme au sortir de mes études l’idée d’aller travailler dans une agence de communication existante ne me plaisait pas beaucoup, j’ai décidé de fonder la mienne sur un petit coup de folie et un grand coup d’énergie, avec trois compères à l’âme entrepreneuriale rencontrés sur les bancs de la Fac. Je n’aurais pas imaginé que 9 ans plus tard nous serions encore là et c’est donc une grande réussite. Aujourd’hui, Mute – mon agence – s’agrandit et mon métier de Directrice artistique évolue.
Racontez-nous votre journée-type ?
Je n’ai pas de journée type ! C’est bien tout ce qui est plaisant dans le fait d’être entrepreneur ! J’ai des journées entièrement consacrées à la création : je fais des brainstormings avec l’équipe, conceptualise des projets, écris des scénarios, conçoit un logo, le webdesign d’un site, une affiche… D’autres où je présente les projets à nos clients ou écoute leur brief, rencontre de nouveaux partenaires, recrute des collaborateurs… Et parfois – mais ce ne sont pas mes moments préférés – je fais de la compta, gère l’administratif et organise tout un tas de papiers – qui eux, ne servent à rien ;) – ou encore décide de points stratégiques avec mes associés. Parfois je suis à l’agence, parfois à l’extérieur, parfois je travaille de chez moi. Bref, une vraie vie de schizophrène !
Quelle est votre histoire d'amour avec le papier, l'écriture, les carnets ?
J’aime le papier depuis que je suis née, car je suis une petite-fille et fille de libraires ! Ma grand-mère, puis ma mère – des résistantes de la première heure ! – ont tenu une librairie dans laquelle j’allais me fourrer après l’école, pour piquer un livre, le lire et le remettre bien en place afin qu’il soit vendu. Elles m’ont transmis le goût de la lecture, puis très rapidement celui de l’écriture. Depuis que je suis petite, j’écris des poèmes et des nouvelles dans des carnets. Je me suis même attelée à écrire un roman, malheureusement c’est dur de le finir sans pouvoir s’y consacrer à fond. Dans mon métier j’adore jouer avec le papier. Je conceptualise des cartes, des pochettes… avec des pliages originaux et des matières atypiques. Mon imprimeur finit par me détester ! En fait, j’adore raconter des histoires et le papier est pour moi un moyen sensible et sensoriel de le faire.
Quel est votre dernier acte de résistance contre le tout-digital ?
Dans la création visuelle, il est très facile de se laisser engouffrer dans le tout digital et de ne plus sortir la tête de son écran. D’autant plus que les outils que nous utilisons offrent des rendus graphiques naturels et faits main. C’est pour cela que j’aime de plus en plus mettre en scène des objets réels du quotidien, des feuilles de papier, pour les photographier ou les filmer et ainsi raconter des histoires. Alors oui, je ne me passe pas complétement des outils digitaux, mais ce retour au « faire » est un vrai plaisir. Et puis je lis encore des livres ! Et je ne les achète qu’en librairies, les vraies ! Mon grand bonheur c’est de rentrer dans une librairie et de sentir l’odeur des livres. C’est ma madeleine de Proust ! A l’heure des tablettes et autres liseuses, j’adore le contact du papier ! Parfois je conseille même aux clients quelques lectures et cela amuse les libraires.
Merci à Marie d’avoir répondu à nos questions. Retrouvez son excellent travail sur le site de l’Agence Mute.