A force de voir Thierry Chopain gribouiller sur ses carnets avant de se lancer dans le design des logos qu'il imagine, nous avons voulu en savoir plus sur son parcours de graphiste et son rapport (forcément intéressant) avec Le Papier.
Vous pouvez retrouver ses très belles créations sur son site internet et son Behance et découvrir le travail imaginé pour des marques comme Vuitton, Issey Miyake, ou L'Oréal...
Qui es-tu et quel est ton parcours ?
Cela fait plus de 10 ans que je suis dans le métier de la communication. J'ai commencé en agence sur Paris, je suis passé par plusieurs types de boîtes en étant assistant de directeur artistique, un gros mot pour dire graphiste... J'ai commencé à travailler pour du luxe (Vuitton, Renault,...) mais c'était compliqué d'avoir une vision d'ensemble du projet, et difficile donc de suivre l'évolution de A à Z. Après avoir fait une grosse entreprise, je suis rentré dans une petite structure où j'ai été directeur artistique pour de l'événementiel. Après quelques années, je me suis lancé en freelance pendant une durée 3 ans, et j'ai rejoint une petite structure qui faisait partie d'un gros groupe (ça, je n'avais pas encore fait!). J'étais au final après toutes ces expériences fatigué de travailler sur de gros lancements qui duraient plusieurs mois et la vie parisienne ne me convenait plus. Je me suis dit qu'il fallait que je change de métier ou de positionnement. Je suis donc venu à Lyon, en indépendant pour proposer mes prestations sur-mesure.
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Quelle est ta journée-type ?
Il y a toujours une journée type ! J'aime bien prendre mon temps sur mes projets pour être sûr de rendre quelque chose de qualitatif. Le matin est consacré à l'inspiration : des croquis, Behance, des magazines d'art... Je me nourris sur les tendances, sur ce qui convient à mon client. Ensuite je "digère" cette inspiration pendant quelques jours et je réutilise ce que j'ai vu, ça passe aussi par quelques croquis. J'essaie le plus possible de me documenter, de prendre du recul et parfois ça peut passer par la lecture, aller au cinéma... C'est de la nourriture intellectuelle. Et après, je me mets au travail.
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Quelle est ta relation avec Le Papier ?
Elle est très importante pour moi même si elle est venue tardivement. J'ai commencé dans le print, c'est la base de ma formation de graphiste et que je ne retrouvais plus en agence. Il me manquait donc le côté créatif pur du papier. Il ne faut pas oublier que ce support numérique est un outil, ce n'est pas ça qui développe tes concepts. En étant indépendant, j'ai réintroduit le papier dans mes habitudes et mon quotidien : gratter du papier, tester les logos sur papier,... et c'était beaucoup plus intéressant que d'utiliser tout de suite le support informatique. En amont, je travaille l'idée, la forme et après je la reprends sur une version numérique pour donner vie à ces éléments. Le dessin permet d'être plus proche de ton support, donner vie à tes créations et avoir une vraie identité.
Quel est ton dernier acte de Résistance contre le tout-digital ?
Ce que je fais tous les jours : quand j'ai un rendez-vous client, je me ballade toujours avec mon carnet alors que tout le monde a un ordinateur. On me demande même quel est mon métier quand les gens voient ça. Ca fait très old school mais c'est plus sympa ! Et ce qui est important, c'est le geste. Et si je m'ennuie, je peux au moins faire des petits dessins.
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